[Suite de l'Underground Café]
L'aiguille des minutes sembla rassembler toutes ses forces. Dans ce qui parut être la fébrile puissance d'un unimuscle (
) de métal, elle se déplaca pour indiquer la 42ième minute de l'heure actuelle. Clac. La dernière minute avait passée comme autant d'heures. Lorsque Ladro avait pris la décision d'aller au Garken Park, il savait d'ores et déjà que le fugitif n'y serait plus. Par contre, il était loin de se douter que la proximité de l'horloge centrale du parc aurait si peu d'indices à lui fournir. Pourtant, si quelque chose devait se passer dans le Garken Park, Ladro ne se doutait pas que cela devrait se passer à l'endroit même où il se trouvait
Soudain, alors qu'il maudissait la malchance que le Destin semblait s'entêter à mettre au travers de son chemin, Ladro fut interrompu dans la récitation de sa damnation. Dame Chance fut sauvée par.......
le lointain retentissement d'une explosion.
Selon toute vraisemblance, l'action se passait au Sud de la position actuelle de notre gothique poisseux.
Les yeux de celui-ci s'illuminèrent, ravis de ce que les oreilles du même corps leur avaient appris par le biais d'une déduction logique, oeuvre du cerveau, trop heureux d'enfin servir à quelque chose.
Explosion=Explosifs=Tueur aux explosifs=Samaël.
Derrière les pupilles des yeux précédemment mentionnés, une lueur brillait, soit étendard de la folie qui consumait le proriétaire des-dits globes oculaires, soit reflet de la lueur du Saint-Graal qu'il semblait apercevoir, à portée de main. Mais ne fallait-il pas au moins être hôte à cette folie pour enfin atteindre le savoir absolu, la Sagesse?
Si Ladro savait que la bombe avait explosée au Sud, il n'en savait pas moins sa position exacte. C'est à ce moment que le plus grand défaut de la race humaine le tira cette position un brin frustrante.
Un téléphone portable sonna, une femme d'une trentaine d'années décrocha. Elle parut paniquée, puis balbutia quelques mots censés réconforter la personne avec qui elle communiquait. Elle raccrocha, emprise d'un stress et d'une panique palpables. Voilà le défaut que Ladro détestait chez tout les êtres humains, lui compris: le contrôle des émotions sur la raison. Seulement aujourd'hui, même s'il ne savait pas encore, ce défaut était tout à son avantage.
''Au secours! Au secours! Ma soeur est piègée sous des décombres à cause de l'explosion au Chinatown! Je veux aller la secourir, mais je ne connait pas les techniques de secourisme!!''
Tiens, tiens, se dit Ladro, on dirait qu'insulter Dame Chance la fait sourire! (
)
''Il se trouve, madame, que je peux vous aider. Avez-vous une voiture?''
Après avoir insisté pour conduire et avoir démarré Ladro réalisa que la dame serait un boulet. De plus sa spécialité n'était pas de sauver des vies, mais bien d'en prendre. C'est niveau de la sortie Garken, juste avant d'aborder l'autoroute, que Ladro eut son idée et la mit en exécution: il ouvrit la portière du côté passager et poussa la femme hors du véhicule. Sans vergogne, au contraire Ladro était heureux: il avait fait une bonne action. S'il avait pensé à balancer la femme un peu plus tard, elle serait tombée à 160 kM/h au lieu du maigre 100 kM/h. Hé oui, cela aurait été une chute bien plus douloureuse......... Ou peut-être pas. Ladro chassa ces doutes et accelera, vers le Chinatown.
[Prochain post au Chinatown, Moyen Orient]